Je vote pour la science!

À quand remonte la dernière fois que vous avez entendu un politicien prendre position sur un sujet scientifique?


La science est pourtant tout autour de nous. Elle est au coeur des dossiers qui auront les plus graves répercussions dans un futur proche: changements climatiques, aliments génétiquement modifiés, énergies alternatives, nanotechnologies, reproduction assistée, technologies de surveillance...


Et pourtant, combien de fois nos dirigeants sont-ils confrontés là-dessus? Que savons-nous de leur attitude, leur perception, leurs préjugés, face à la recherche, aux pseudosciences, à l'enseignement des sciences?


Chaque fois qu'un parti dévoile son programme politique, qu'un candidat est interrogé sur ses promesses électorales, que les chefs s'affrontent lors d'un débat télévisé, nous regrettons que les politiques entourant deux des plus importants enjeux de notre temps —la science et la technologie— soient balayés sous le tapis. C'est pourquoi nous voulons nous assurer qu'il n'en soit plus ainsi. 


Je vote pour la science est une initiative non partisane qui lance un appel à un débat public, télévisé, entre les candidats aux prochaines élections, autant québécoise que canadienne. 

Un tel débat déborderait bien au-delà de la science: les investissements que nous faisons aujourd'hui dans la recherche auront un impact sur les innovations technologiques des prochaines décennies; nos choix en matière d'énergie détermineront notre adaptation aux changements climatiques et influenceront la qualité de nos écosystèmes; les préoccupations morales d'aujourd'hui seront les limites éthiques de demain en médecine, en génétique, en protection de la vie privée et dans nos modes de vie; les priorités en éducation se répercuteront sur la place qu'occuperont dans 20 ans, dans une économie mondialisée, les élèves québécois de 2008. 

Autrement dit, un tel débat télévisé permettrait à nos futurs élus d'explorer en profondeur leurs véritables priorités économiques, leur vision de l'éducation et la façon dont ils entrevoient l'avenir de notre société. 

SEPT GRANDS ENJEUX

  • Mettre fin à la dépendance au pétrole. D'ici 50 ans, il faudra avoir effectué le virage, et ce n'est pas le genre de virage qui se négocie sur un 10 cents. Investir dans l'éolien, le solaire, les biocarburants, le nucléaire?
  • Protéger l'environnement. L'enjeu est devenu économique: la destruction des lacs et rivières aura des coûts tels que même des compagnies commencent à s'inquiéter: quant à l'extinction des espèces, elle peut bouleverser toute une chaîne alimentaire à un point que nul ne peut prévoir. Enfin, la question a un aspect moral: quelle planète voulons-nous léguer à nos descendants?
  • S'adapter aux changements climatiques. Plus tôt nous réduirons les émissions de gaz à effet de serre, mieux cela vaudra, mais le mal est déjà fait: des changements sont en cours, et nécessiteront une capacité d'adaptation, depuis les perturbations sur l'agriculture jusqu'à la progression de maladies infectieuses venues d'ailleurs en passant par les déplacements de populations.
  • Retoucher le livre de la vie.  Autoriser davantage d'OGM? Poursuivre la recherche sur les cellules souches? Et qu'en est-il de la possibilité de modifier les gènes du bébé avant sa naissance pour le rendre "meilleur et amélioré"?
  • La santé de demain. Le test génétique pour tous est à nos portes: la population est-elle prête à en assumer le choc? Quel répit avons-nous avant que les antibiotiques ne rendent les armes? Où voulons-nous investir en priorité: dans la lutte contre les maladies du vieillissement, dans les médicaments contre les maux psychologiques, ou dans la guerre aux maladies "guérissables" qui déciment les pays pauvres?
  • Innovation technologique. S'il est exact que nous sommes entrés dans la "société du savoir", alors la capacité de notre société à innover déterminera sa place sur l'échiquier: qui sera le Bombardier du 21e siècle? Où se situera le Québec dans la recherche génétique, informatique, aéronautique ou pharmaceutique?
  • Quelle place pour la culture scientifique? Les élèves québécois s'en sortent généralement bien dans les enquêtes internationales. Mais avec la montée de l'Asie, seront-ils longtemps compétitifs? Et qu'en est-il du grand public? Peut-on continuer à se satisfaire de la maigre place qu'occupe la vulgarisation dans les médias et les institutions publiques? 

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